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Indicateurs «Société de l'information» sur Internet

Infrastructure de bonne qualité, utilisation plutôt mesurée!

En matière de technologies de l'information et de la communication (TIC), la Suisse dispose d'une infrastructure de bonne qualité en comparaison internationale. Toutefois, son utilisation reste plutôt mesurée. Un tiers de la population suisse employait régulièrement Internet en l'an 2000 et 57% des petites et moyennes entreprises (PME) avaient déjà fait le pas en direction de cette technologie. En outre, certains signes semblent indiquer l'existence d'un «fossé numérique», c'est-à-dire d'une fracture entre, d'un côté, ceux qui maîtrisent les TIC et de l'autre, ceux qui sont sur la touche (personnes avec un bas niveau de formation, personnes âgées, femmes). Par ailleurs, le nombre d'étudiants et d'apprentis dans les formations TIC augmente de façon sensible en Suisse depuis le milieu des années nonante, sans que la sous-représentation des femmes ne se résorbe. Enfin, les TIC ont une place de choix en matière d'emploi en Suisse mais une moindre importance dans le commerce extérieur. Tels sont, notamment, les principaux résultats des indicateurs de la société de l'information que l'Office fédéral de la statistique (OFS) présente désormais sur son site Internet et qui décrivent les impacts des TIC sur la société et l'économie. L'étude «Les TIC dans le secteur public aux niveaux cantonal et communal» effectuée sur mandat de l'Office fédéral de la communication (OFCOM) complète les données de l'OFS. Si les communes sont largement réticentes face à l'utilisation d'applications complexes d'Internet, les cantons entendent développer de manière ciblée les communications et les transactions électroniques avec la population au cours des deux prochaines années.

L'Office fédéral de la statistique (OFS) présente une première série d'indicateurs de la société de l'information sur Internet (http://www.infosociety-stat.admin.ch). Ces indicateurs seront actualisés régulièrement et complétés par des données de la statistique fédérale et d'instituts de recherche externes. Leur développement s'effectuera dans le cadre du Groupe de coordination Société de l'information (GCSI), institué au niveau fédéral.

Infrastructure: boom du téléphone portable, fortes dépenses pour les TIC en Suisse
La téléphonie mobile a connu un essor extraordinaire durant la seconde moitié des années nonante. En l'an 2000, environ 60% des Suisses étaient abonnés auprès d'un opérateur de téléphonie mobile. En 1998, la Suisse, avec 24 abonnés pour 100 habitants, ne se classait pas dans le peloton de tête des pays de l'OCDE. En revanche, elle occupait, cette année-là, la première place pour ce qui est des lignes téléphoniques principales (68 lignes pour 100 habitants). Enfin, le taux de pénétration de l'ISDN (Integrated Services Digital Network) comptait parmi les plus élevés du monde (48 abonnés pour 1000 habitants en 1998).
En Suisse, l'équipement informatique a fortement progressé durant les années nonante. En 1998, un peu plus de la moitié (51%) des ménages étaient équipés d'un ordinateur, alors que ce n'était le cas que de 15% des foyers en 1990. Les hosts (systèmes informatiques raccordés à Internet) ont également connu une croissance considérable: leur nombre a doublé entre 1997 et 1999 (43 hosts pour 1000 habitants en 1999). Malgré cette densité, la Suisse n'atteint pas la moyenne des pays de l'OCDE. Elle est également très active en matière de sites web (18 sites pour 1000 habitants en l'an 2000). En ce qui concerne l'infrastructure favorisant le commerce électronique, la Suisse occupait une position très favorable en l'an 2000 dans le classement des pays de l'OCDE, avec 92 serveurs sécurisés par million d'habitants.
De plus, la Suisse était le pays de l'OCDE à faire état des dépenses par habitant les plus élevées pour les TIC en 1999 (env. 3800 francs suisses). Elle devance les Etats-Unis et les pays scandinaves depuis plusieurs années.

Fossé numérique, malgré une forte croissance de l'utilisation d'Internet
Un tiers de la population suisse utilisait déjà régulièrement Internet en l'an 2000. En 1997, seulement 13% de la population totale y avaient accès. L'internaute type est toujours un homme jeune ayant un bon niveau de formation, bien que l'utilisation d'Internet soit de plus en plus répandue dans la population. Ainsi, les femmes représentaient 37% des utilisateurs en l'an 2000 (28% en 1997).
L'utilisation d'Internet dépend également du niveau de formation. Les personnes ayant achevé une formation de degré tertiaire y recourent davantage que celles au bénéfice d'une formation de niveau inférieur. Ainsi, près de 70% des diplômés des hautes écoles universitaires se servaient de ce nouveau moyen de communication en l'an 2000. En revanche, la part des utilisateurs d'Internet parmi les personnes n'ayant fréquenté que l'école obligatoire était encore assez modeste (19%). L'âge influence aussi le taux d'utilisation du «réseau des réseaux». En effet, si la moitié des 14 à 29 ans se connectait régulièrement à Internet en l'an 2000, ce n'était le cas, dans la tranche d'âges des 50 ans et plus, que d'une personne sur sept.
En l'an 2000, 57% des petites et moyennes entreprises (PME) suisses utilisaient Internet, contre 30% en 1999. Cette proportion a donc presque doublé en une année. Depuis le début des années quatre-vingt, l'utilisation de l'outil informatique dans les entreprises suisses n'a cessé de croître. De 4% en 1982, la part des entreprises informatisées est passée à 70% en l'an 2000.

Le nombre des spécialistes TIC devrait augmenter ces prochaines années
En Suisse, le nombre des diplômes TIC a augmenté durant la première moitié des années nonante (croissance totale de 73% entre 1990 et 1994), avant de connaître une certaine stagnation (croissance totale de 1% entre 1995 et 1998). Cependant, une nouvelle progression du nombre des spécialistes TIC est attendue ces prochaines années, dans la mesure où l'on observe un accroissement notable du nombre d'étudiants et d'apprentis dans les formations TIC depuis le milieu des années nonante (croissance totale de 70% entre 1995 et 1998). Les femmes sont largement sous-représentées dans les formations TIC: elles n'ont obtenu que 8% des titres en 1998 (7% en 1990).
Si l'on considère l'offre proposée en Suisse en matière de formation continue, les cours d'informatique enregistrent le plus haut taux de participation. En 1999, ce dernier se montait à 10%. Les femmes sont moins nombreuses que les hommes à se former dans ce domaine. Leur taux de participation s'élevait à 8% en 1999, contre 12% pour les hommes. En 1999, sur l'ensemble des cours fréquentés, 21% étaient des cours d'informatique.

Les TIC : importantes au niveau de l'emploi, moins dans le commerce extérieur
En Suisse, les branches économiques TIC totalisent une part importante des emplois du secteur privé en comparaison internationale (6% en 1998). Par ailleurs, comme dans la plupart des autres pays de l'OCDE, les emplois y étaient plus nombreux dans le domaine des services (71% des emplois du secteur TIC) que dans celui de la fabrication (29%).
La balance commerciale suisse est négative dans tous les segments de produits du secteur TIC. La Suisse est donc fortement dépendante de l'extérieur dans ce domaine. Son taux de couverture, à savoir la valeur des exportations en pour cent de celle des importations, est particulièrement faible en matière de logiciels (23%), de matériel informatique (23%) et de matériel de communication (48%). Le déficit est moins important en ce qui concerne les composants électroniques (82%). Le taux de couverture helvétique est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE dans tous les segments de produits TIC.

Les TIC aux niveaux cantonal et communal
L'Office fédéral de la communication (OFCOM) a mandaté l'entreprise Prognos SA pour une enquête sur l'équipement des cantons et des communes en technologies de l'information (TI), sur leur offre dans le domaine du gouvernement électronique ainsi que sur les perspectives et les évolutions à venir. En plus du sondage effectué par écrit en novembre et en décembre 2000 auprès de cantons et de communes alémaniques, francophones et italophones de la Suisse, l'entreprise Prognos a interrogé par téléphone 704 internautes privés âgés de 15 à 74 ans.
Pour les communes qui ont créé leur propre site web (soit environ 33% des communes suisses en octobre 2000), la fonction principale de celui-ci reste l'information. Ces communes estiment qu'il s'agit là d'une évolution «normale», ce qui est étayé par le fait que la plupart de ces sites web n'existent que depuis deux ans au maximum. Quant au recours à des applications plus complexes de l'Internet, telles que les formulaires en ligne avec possibilité de paiement, les forums de discussion, les espaces de discussion (Chat), la participation des citoyens, le vote électronique et l'utilisation de la signature digitale, les communes déclarent qu'il n'est pour l'instant pas envisageable ni prévu (54% à 77% des réponses selon l'application). Pour les communes qui n'ont pas de site web, les principales raisons invoquées sont les problèmes liés aux coûts (69%) ainsi que l'absence d'une demande en la matière dans la population (27%). Cette dernière explication ne semble toutefois s'appuyer que sur des impressions, pratiquement aucun sondage n'ayant été réalisé à ce propos auprès des particuliers et des utilisateurs commerciaux. Or, 42% des communes sans site web déclarent vouloir combler cette lacune d'ici la fin de l'an 2001. L'évolution qui se dessine devrait permettre de satisfaire aux exigences des utilisateurs potentiels: trois quarts des internautes interrogés considèrent désormais le courrier électronique comme un moyen courant de communiquer avec l'administration et 66% des réponses sont favorables à la possibilité de participer en ligne aux votations et aux élections au niveau communal. Chacun des 26 cantons suisses dispose d'un site web. Ils sont 22 à avoir répondu aux questions de l'entreprise Prognos. Parmi ces participants, 14 cantons ont déclaré qu'ils disposaient déjà d'une stratégie en matière de «E-Government» ou qu'ils entendaient en développer ou en adopter une en 2001. Contrairement aux communes, la plupart des cantons (soit 15) accepteraient de recevoir un soutien de l'extérieur, de coopérer avec d'autres cantons ou avec la Confédération dans le domaine du gouvernement électronique. La majorité des cantons entendent développer les transactions électroniques dans les domaines des «finances/impôts» et de la «participation politique des citoyens» au cours des deux prochaines années.

Vous trouverez d'autres informations sur Internet aux adresses suivantes:
Sur le site de l'Office fédéral de la statistique: http://www.infosociety-stat.admin.ch
Sur le site du Groupe de coordination Société de l'information (GCSI): http://www.isps.ch/ger/subjects/statistics

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Renseignements Maja Huber, OFS, Section des hautes écoles et de la science, tél. 032/ 713 61 49, maja.huber@bfs.admin.ch
Florent Cosandey, OFS, Section des hautes écoles et de la science, tél. 032/ 713 67 26, florent.cosandey@bfs.admin.ch
Sabine Brenner, OFCOM, Secrétariat du Groupe de coordination Société de l'information, Tel. 032 327 58 79, sabine.brenner@bakom.admin.ch


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