Telecom 99: vers le
téléphone mobile de troisième génération
Tous les lecteurs de allo.ch le savent: au printemps 2000,
l'Ofcom (Office fédéral de la communication) mettra aux
enchères les concessions d'exploitation des réseaux UMTS
(Universal Mobile Telecommunication System), le mobile de
l'avenir.
Fort bien, mais à quoi diable nous servirons les
téléphones capables de liaisons à 2 Mbps (mégabits par
seconde) que nous trimballerons dans nos poches (à partir de
2002 déjà, nous assure-t-on ) ? Aujourd'hui, personne ou
presque ne dispose d'une telle bande passante à la maison,
même pour connecter son super Pentium au réseau des
réseaux. Par conséquent, ne court-on pas le risque de voir
UMTS s'endormir en attendant l'arrivée des éventuelles
applications et utilisateurs qui auront vraiment besoin de
telles performances? Ce ne serait pas la première fois: en
Europe, le réseau téléphonique numérique à intégration
de services ISDN (Integrated Services Digital Network) a
roupillé dix ans en attendant la déferlante du Web et des
surfeurs qui l'ont réveillé.
Mais cette fois, l'histoire ne repassera pas les plats. Un
tel scénario ne serait pensable aujourd'hui que si rien ne se
préparait déjà chez les opérateurs, dont bien entendu
Swisscom.. Or la "deuxième génération et demie"
de la téléphonie mobile est à la porte... de Télécom 99.
C'est elle va permettre de développer progressivement les
applications interactives mobiles qui constitueront, dès
demain, le savoir-faire des opérateurs de réseaux, des
fournisseurs d'appareils téléphoniques et des développeurs
d'applications. Et qui feront le bonheur des utilisateurs.
Il y a d'abord le standard WAP (Wireless Application
Protocol), qui exploite les canaux data à 9,6 Kbps du
standard GSM actuel. Les nouveaux appareils de Nokia, Motorola
et Ericsson équipés de la fonction WAP permettent déjà de
surfer sur Internet sans fil à la patte. Si tout va bien
(autrement dit si les fabricants livrent à temps les
appareils), WAP sera une des vedettes de Swisscom à Telecom
99. Pour l'expliquer simplement, WAP utilise un système de
compression des données et des pages web dont l'encombrement
est ramené à 1 kilo-octets.
Arrive également à maturité le fameux système HSCSD
(High Speed Circuit Switched Data), qui quadruple le débit
actuel de GSM pour le porter à 38,4 kbps. On rejoint ainsi la
bande passante d'un bon modem traditionnel sur ligne fixe, ce
qui permet de faire travailler l'imagination des concepteurs
d'applications et d'appareils mobile avec déjà un peu plus
de liberté. Il est intéressant de noter que WAP et HSCSD ne
demande que très peu de modifications au réseau GSM actuel.
Viendra ensuite, vers fin 2000 probablement, GPRS
(Generalized Packet Radio Service), qui nous apportera quelque
115 Kbps de bande passante. Autrement dit, presque
l'équivalent d'un ISDN dans la main. Et, forts des
expériences WAP et HSCSD, les concepteurs de nouveaux
services pousseront encore la cadence jusqu'à 384 Kbps à
l'horizon 2001, lorsqu'ils disposeront d'une version
améliorée appelée EGPRS (Extended GPRS).
Aujourd'hui, à deux semaines de l'ouverture de Telecom 99
à Genève, on peut ainsi se représenter mentalement ce que
sera l'évolution de la transmission mobiles des données, et
des services, au cours des prochaines années. Mais je suis
près à vous parier que, comme tous les quatre ans, une
visite des halles de Palexpo entre le 10 et le 17 octobre
prochain vous mettra très concrètement en présence de ce
que seront les 5 prochaines années de la communication mobile
"intégrée".
Jacques Bettex
porte-parole de Swisscom
PS: merci à Didier Divorne pour son sérieux et son
hospitalité dans ses pages
|